La Banque centrale des Bahamas (BCB) a présenté, depuis décembre, sa nouvelle cryptomonnaie. Celle-ci est une version numérique du dollar bahaméen. Cette monnaie digitale s’appelle le Sand Dollar et il est déjà en phase test dans le district d’Exuma.
Bien qu’il ait toutes les caractéristiques d’une cryptomonnaie, la Banque Centrale maintient que le Sand Dollar est une « monnaie fiduciaire numérique ».
Ce projet dénommé Project Sand Dollar sera étendu, durant le premier semestre 2020, à la région d’Abaco.
Le Sand Dollar, un stablecoin
Cette monnaie numérique est un stablecoin. C’est-à-dire qu’elle est peggée à une autre monnaie fiduciaire, dans le cas présent le dollar bahaméen, la devise du pays.
Contrairement au Bitcoin ou l’Ethereum, sa valeur ne fluctue donc pas suivant l’offre et la demande du marché. Elle reste fixe quelles que soient les conditions du marché des cryptomonnaies. C’est donc une cryptomonnaie qui circule dans une Blockchain privée, contrôlée par la Banque centrale des Bahamas.
Pourquoi le Sand Dollar ?
Le Project Sand Dollar est lancé dans la continuation du projet de modernisation des moyens de paiement aux Bahamas, qui porte le nom de Payments System Modernization Initiative (PSMI).
Ce projet a été initié par le gouvernement en 2000. Il a pour but de démocratiser davantage l’accès aux services financiers et bancaires, pour les rendre accessibles aux populations locales.
Il convient de noter qu’en matière d’accès aux services financiers, les Bahamas sont bien au-dessus des standards internationaux, mais cela reste toujours assez restreint pour les populations vivant dans des îles isolées.
De plus, le durcissement des standards internationaux en matière de politique de connaissance clientèle, et de la lutte contre le blanchiment d’argent a contribué à l’exclusion des personnes les plus démunies dans le milieu bancaire.
Avec le Sand Dollar, la Banque centrale bahaméenne veut rendre les services bancaires traditionnels plus accessibles, avec notamment des solutions de paiement mobile. Selon l’institution, les données déjà recueillies dans la phase test à Exuma sont satisfaisantes. La population locale semble bien adopter cette nouvelle forme de monnaie digitale et ses services inhérents.
La Banque Centrale définira en même temps un nouveau cadre de réglementation plus adapté pour accompagner le Project Sand Dollar. L’institution a notamment mis l’accent sur la protection des données personnelles, ainsi que des utilisateurs eux-mêmes.
La BCB, en avance sur de nombreuses banques centrales
La Banque centrale des Bahamas a ainsi pris l’avantage dans le domaine des monnaies numériques. En effet, de nombreuses autres institutions qui tardent à adopter cette nouvelle technologie.
Dans une interview accordée au magazine Challenges le 8 janvier, la Présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a confié que la BCE voulait jouer un rôle essentiel dans l’industrie des cryptomonnaies. Elle soutient que la BCE continuerait à examiner « la faisabilité et les mérites de cryptomonnaies émises par une banque centrale ».
Il convient aussi de prendre en compte que plus l’institution est grande, plus la mise en place de nouvelles technologies sera lente.